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En quoi consiste un bilan graphique en ergothérapie

  • Photo du rédacteur: Ergo en Pévèle
    Ergo en Pévèle
  • 10 juil. 2020
  • 3 min de lecture

Cet article a été écrit en Juillet 2017 par Vanessa Fleury


Camille, au mois de juin de son année de CE1, est illisible quand elle écrit. Etienne, au mois de mars de son année de CM1, est tellement lent quand il écrit qu’il n’arrive pas à suivre le rythme en classe. Perrine, au mois de février de son année de CE2, refuse complètement d’écrire en classe ou à la maison.



Le trouble de l’écriture paraît flagrant pour ses trois jeunes, et un simple bilan de l’écriture (type BHK – échelle de l’évaluation rapide de l’écriture chez l’enfant ou chez l’adolescent) permettrait certainement de poser, en quelques minutes, la différence de qualité et/ou de vitesse par rapport aux enfants de leurs âges respectifs et de conclure à un trouble de l’écriture. Toutefois, à mon sens, la demande n’est pas uniquement de savoir si oui ou non le trouble de l’écriture est présent, mais pourquoi il est présent !      Comment faire une rééducation efficace si l’on ne sait pas ce qui gêne la mise en place de cette praxie complexe ?      L’ergothérapeute va faire passer ce bilan d’écriture, parce qu’il faut bien avoir un point de départ pour le travail sur le graphisme (et, disons-le, avoir des « chiffres » pour justifier le trouble), et il va également observer et objectiver les différents processus neurologiques qui entrent en jeu dans la mise en place d’une écriture fonctionnelle.


Le fonctionnement sensori-moteur du jeune est-il correct ?      Qu’en est-il du déliement des doigts, de la dissociation entre la main interne et la main externe, de la proprioception digitale, de la coordination bi-manuelle, de l’opposition du pouce, de la force musculaire…      D’une manière plus globale, comment fonctionne le tonus, l’équilibre dynamique, l’équilibre statique, le report de poids...


Le fonctionnement neuro-visuel du jeune est-il correct ?      La coordination oculo-manuelle est-elle bonne ? La vitesse visuo-motrice est-elle suffisante ? La recherche visuelle est-elle efficace ? Et bien entendu, si ce n’est pas le cas, pourquoi ? (problème d’oculomotricité à faire vérifier chez l’orthoptiste, difficulté attentionnelle, lien avec le domaine sensori-moteur…)

Le fonctionnement gnosique visuel du jeune est-il correct ?      Autrement dit, le jeune arrive-t-il à analyser correctement ce qu’il voit ? Les formes, les couleurs, les orientations, les positions, les relations spatiales, la mentalisation… Et encore une fois, si ce n’est pas le cas, pourquoi ? (lien avec le neuro-visuel, vision à faire vérifier, trouble neurologique…)


Le fonctionnement praxique du jeune est-il correct ?      Le jeune est-il capable de mettre en place un geste adapté à la consigne, d’un point de vue gestuel, constructif et visuo-spatial ? Si non, peut-on le mettre en lien avec un autre domaine testé ou s’agit-il effectivement d’un trouble praxique pur ?


Le fonctionnement graphique du jeune est-il correct ?      La posture globale d’abord : la posture est-elle suffisamment bonne pour permettre un geste graphique efficace, le tronc est-il assez tonique, le bras est-il libéré de toute tension, la main se positionne-t-elle de manière fonctionnelle, l’assise est-elle stable…      Les positions segmentaires ensuite : le coude, le poignet, les doigts sont-ils positionnés d’une manière efficace pour que chaque muscle n’ait pas un impact négatif sur un autre.      Le déroulement graphique enfin : les mouvements de doigts et les mouvements du bras sont-ils bons et assez bien coordonnés.      Le graphisme ne se résume pas à l’écriture. Il y a-t-il un retard graphique objectivable au-delà de l’écriture, et notamment dans la copie de figures ? Si oui pourquoi (est-ce à cause du fonctionnement sensori-moteur, de l’analyse fine ou plus globale, de la construction, de la prise de repère…).


La finalité      Un bilan graphique est long à faire passer, et également à rédiger parce que les liens entre les différents domaines ne sont toujours évidents à faire et nécessitent des connaissances neurologiques et anatomiques certaines, mais également d’avoir une bonne analyse de l’activité (l’essence même du métier de l’ergothérapeute…) pour définir avec précision ce qui gêne sa bonne mise en place.      La rééducation de l’écriture ne se résumera donc pas à faire des lignes d’écriture, mais à trouver une méthode personnalisée pour travailler sur les domaines qui mettent le jeune en difficulté. Chaque jeune est différent, chaque fonctionnement est différent et chaque rééducation sera différente.


Vanessa Fleury

 
 
 

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